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Archive for octobre 2012

Trail Gapen’Cîmes 25 km – 7 Octobre 2012

5ème édition du Gapen’Cîmes qui franchit un nouveau palier en terme de succès avec un total de 1500 coureurs inscrits sur les 3 parcours, et des inscriptions closes une bonne semaine avant la course. Côté parcours, statu quo par rapport à 2011.

Dans la poursuite de mon bel été de trail, j’ai fait de cette course mon objectif majeur (et unique) de l’automne. Je suis engagé sur le parcours moyen, le trail des Crêtes, dont les 25km et 1500m de dénivelée me conviennent parfaitement. C’est d’autant plus logique que je n’ai pas le foncier pour le 45km et je n’ai pas l’entrainement spécifique nécessaire pour pouvoir m’exprimer correctement sur le 12km.

Le 7 octobre au petit matin, la météo est incertaine et le ciel reste nuageux lorsque je me rends sur le site de Charance.

A 8h30, petit échauffement d’un tour de lac avec mon pote Stéph.

Peu avant 9h, je rejoins dans l’aire de départ Éric, Lionel, Joël,qui sont des copains, mais surtout de sacrés lièvres, que j’espère bien accompagner le plus longtemps possible ! Cette année je suis confiant sur mes capacités, car beaucoup mieux préparé qu’en 2011, mais j’ai mal au genou depuis le début de la semaine. Donc de bons espoirs et de grosses craintes… comme d’hab, en fait !

A 9h, le peloton de 600 adeptes du trail s’élance pour un tour du Lac de Charance.  J’essaye de prendre un rythme soutenu d’emblée afin d’accrocher un bon groupe. C’est primordial d’être dans le « juste » tempo dans les premiers kilomètres : ni trop vite, ni pas assez.

Je reste un peu en dedans dans la montée en paliers vers le Canal de Gap, puis je commence à produire réellement mon effort sur la berge du canal.

A l’entame de la côte du replat, on m’annonce 27ème. Joël est juste devant moi et Éric et Lionel sont derrière. Tout va pour le mieux, je suis bien calé et mon genou n’exprime aucune réticence. Fidèle à mes habitudes, je marche dans cette montée et perds quelques positions.

Dans la portion roulante qui nous conduit à proximité de la chapelle de Sauveterre, j’ai de bonnes sensations et je me replace assez facilement derrière Joël.

La première partie du parcours assez roulante est terminée, et c’est le gros du dénivelé qui nous attend maintenant : 750 m environ à monter jusqu’au Cuchon, point culminant de la crête de charance. Je constate avec satisfaction que mes sensations sont bien meilleures qu’en 2011 dans la première partie jusqu’aux Rougiers, ou j’alterne marche et course, mais surtout marche !

La pente s’accentue encore et je me mets en mode pilotage automatique, cerveau débranché : j’essaye juste de suivre le trailer devant moi en « walkant dans ses footsteps ». Je lève régulièrement la tête quand même pour profiter du paysage même si le temps est assez couvert.

A mi-pente, Éric me rattrape et je me cale derrière lui. A ce moment là, j’ai un petit coup de moins bien mais j’arrive à m’accrocher. Lorsque le moral chancelle, j’ai mis en place un système de pensées positives (la chance d’être là, en bonne santé, de pouvoir m’adonner à ma passion… un pied devant l’autre en attendant de meilleurs moments…)

L’ascension se poursuit et on traverse un nuage de brume qui nous distribue une petite bruine.

Finalement, à force de grimper, on arrive en haut…

J’aborde la crête de Charance un peu émoussé, mais toujours calé derrière Joël et Éric, c’était mon objectif de départ. Comme on dit : « ça c’est fait ! ».

Une nouvelle course commence, très différente. Il faut se remettre à courir, mais avec prudence,car la petite pluie a rendu le sentier très glissant.

Comment aller vite prudemment ? Je n’ai pas la réponse mais je peux vous dire que c’est ce que j’ai essayé de faire en haut de Charance ce jour là. J’ai eu beaucoup de difficultés à suivre mes deux compagnons de route. J’ai perdu puis regagné du terrain. J’ai gambergé, me suis dit qu’on était fou de courir sur des pierres glissantes et meurtrières en cas de chute. Je me suis dit qu’il fallait avoir une bonne étoile. D’une manière pratique, j’ai essayé de courir en dehors du sentier dès que possible.

Finalement je ne suis pas tombé et je suis arrivé à la brèche juste derrière Éric, c’était presque miraculeux.

 

Au passage de la brèche, les encouragements sont nourris et je distingue quelques têtes connues… 

C’est parti pour une séance de montagnes russes dans les pâturages, mais à vitesse très modérée!

Cette partie du parcours est magnifique avec une vue à 360 bien dégagée, le terrain facile ne nécessite pas une attention permanente et permet d’observer le paysage.

Petite côte vers le relais de Costeplane, le sentier est beaucoup plus praticable.

Descente vers le col de Guizière, siège du deuxième ravito : je dépasse Éric en lui donnant rendez-vous dans la montée suivante.

Ravito de Guizière : encouragements de Géraldine, la femme de Stéph.

Côte de Guizière : les jambes commencent à être dures, mais c’est pareil pour tout le monde et je me sens mieux qu’en 2011, c’est rassurant. Comme prévu, Éric me rejoins et j’emboite son pas.

Nouvelle descente puis remontée vers la dernière bosse de la crête (Côte gelée ?) : le plus dur est en passe d’être effectué, j’ai le moral au beau fixe et j’encourage Éric.

Sur la dernière crête , mes jambes répondent bien et je peux imprimer un gros rythme ; je m’aperçois un peu plus tard qu’Éric ne suit pas.

On bascule dans la descente tracée au milieu du pâturage : c’est glissant mais il n’y a pas (ou peu) de pierres. Du coup je trouve une belle assurance qui me permet d’effectuer une descente très rapide. Je dépasse Joël qui m’avouera plus tard avoir été impressionné par ma vitesse.

La pente se réduit pour une traversée en direction du col de Gleize, je maintiens une bonne cadence qui me permet de ramarrer un petit groupe dans le sentier vallonné en sous-bois.

Petit anicroche: mon maillot reste accroché à un arbre mort en travers du sentier, heureusement à très faible allure, mais je suis bloqué net. Quelques secondes de perdues, un petit juron… et une dose d’adrénaline, peut-être bien utile pour aborder la remontée vers le col.

Je gagne encore deux ou trois positions et atteins le col en marchant dans le dernier hectomètre pour récupérer en vue de la descente. Un coup d’œil derrière pour constater que ni Éric, ni Joël , ne sont revenus sur moi.

Un petit ravitaillement et de quelques encouragements bienvenus au col et je me lance dans la descente. Il reste 6 ou 7km sans difficulté à parcourir, mais l’expérience de 2011 m’a montré qu’il faut encore des forces pour rallier l’arrivée. J’ai toujours de bonnes sensations et un concurrent en point de mire que je vais dépasser lorsque la piste se transforme en sentier.

Derrière, un jeune concurrent avec une tenue Salomon revient comme un boulet de canon. Je constate avec surprise qu’il a vraiment conservé beaucoup de jus car je n’ai pas l’impression de ramer. Je le laisse passer et peux observer sa belle foulée pendant quelques hectomètres, au hasard des perspectives offertes par le sentier. OK, j’apprendrai à l’arrivée qu’il s’agit d’Andy Simonds, le vainqueur du 45km, mais sur le coup ça ne m’avait pas effleuré…

Ce sentier est bien plaisant lorsqu’on a encore des jambes et je me régale avec des sensations de vitesse que seul le trail et ses terrains tourmentés peuvent offrir au coureur à pied.

Un peu plus loin, nous retrouvons les concurrents du petit parcours et ça commence à sentir bon l’arrivée (sentir bon au sens figuré, parce qu’au propre…). J’essaye de choisir au mieux les trajectoires pour dépasser dans un peloton assez dense, c’est ludique et l’impression de vitesse est assez grisante.

Je rejoins 2 concurrents du 25km dans le dernier faux-plat montant, je temporise puis les double dès que la descente reprend.

L’arrivée est en vue, le soleil est maintenant définitivement installé et je boucle mon parcours en 2h32′, un temps archi satisfaisant pour moi !

Je suis sur mon petit nuage, mais je crois bien que j’y suis déjà depuis que j’ai quitté la crête de Charance.

Je suis 20ème et 2ème VH1, que dire si ce n’est que j’attendais un tel résultat dans une épreuve assez relevée depuis 2009, avec le potentiel entrevu sur ce type d’épreuve mais régulièrement miné depuis par les pépins articulaires et autres tendinites… C’est donc une véritable satisfaction personnelle.

Le pique-nique qui suit avec la famille et les amis sur le site de Charance continue merveilleusement la journée.

J’ai envie de terminer ce récit par la même phrase que celui de 2011 : Une journée qui restera forcément dans ma mémoire…

Photos: photoevenement + Rémi Fabrègue (site de la course)

Catégories :Course à pied