Archive

Archive for the ‘Course à pied’ Category

Grand Raid de la Réunion 2022 – Zembrocal Trail relais à 4 – 20 &21 Octobre 2022

Quand on participe à un trail en relais dans le cadre d’une épreuve mythique, à l’autre bout de la terre, à quel moment doit-on faire commencer son compte-rendu ?

Au moment où le projet est lancé ? C’est à dire lorsque Jean-Michel me propose de participer à ce Zembrocal Trail, la course en relais du Grand Raid de la Réunion, avec lui et deux autres copains ?

Au moment où ce projet prend corps ? Lorsque Nathalie accepte de m’accompagner et que les  quatre couples se réunissent pour définir les contours de notre séjour à la Réunion ?

Au moment où la préparation commence ?

Au moment de boucler les valises et prendre le départ ?

Au moment de fouler le sol de l’île ?

Au moment du retrait des dossards ?

Au moment du départ de la course et donc du premier relais ? Oui, plutôt, car vous verrez que c’est un récit déjà très long… Et pourtant je n’ai développé que mon relais et je suis resté très factuel pour les copains !

Allez, je me lance !

Ce jeudi 20 Octobre 2022 (jour de mon anniversaire), nous accompagnons notre premier relayeur, Seb, au départ de la course à St Joseph.

L’émotion et la tension sont palpables et les sourires un peu crispés.

C’est le moment d’un petit rappel : le zembrocal trail, c’est un relais à quatre qui emprunte en grande partie le parcours de la diagonale des fous,

C’est une course de 148km et 8000m de dénivelé positif à travers l’île de la Réunion, sur des sentiers techniques et parfois vertigineux, souvent magnifiques.

Les relais de l’équipe du Châteauvieux Trail Nature (nommée Team CTN Hautes-Alpes pour l’occasion) :

Relais 1 : Sébastien :       37,2km    2720mD+    710mD-

Relais 2 : Jean-Michel :   36,2km    1210mD+    2250mD-

Relais 3 : Thierry :            41,4km    2700mD+    2860mD-

Relais 4 : Jean-Philippe : 33,4km    1360mD+    2120mD-

À 17 heures, le départ est lancé pour ce qui est à ce jour, notre plus grand défi collectif.

Les 200 premiers relayeurs (moins quelques non-partants) s’élancent depuis la caverne des hirondelles (niveau de la mer) pour une effrayante ascension de 2300 mètres de dénivelé qui les conduira jusqu’aux abords du volcan de la Fournaise, avec un passage par la lunaire plaine des sables.

Dans les premiers hectomètres, Sébastien talonne la star du relais, Denis Brogniart, qui focalise l’attention.

Plus tard, il aura l’occasion de faire un bout de chemin avec lui, et même, Denis le complimentera pour ses beaux mollets !

Seb fait un relais solide puisqu’il passe le flambeau à Jean-Michel peu après minuit après 7 heures d’effort.

Jean-Mi a dû patienter dans le froid à l’aire de Nez de Boeuf (altitude 2019m) et c’est archi-couvert qu’il s’élance dans la nuit pour accomplir le second relais, direction la plaine des Caffres, le côteau Kerveguen, les contreforts du piton des neiges, la forêt de Bélouve. Son relais est rendu difficile par la pluie et la descente nocturne vers Hell-Bourg est affreusement technique et glissante.

Il termine son relais très éprouvé, mais peut être satisfait d’avoir bouclé son parcours sans encombre, au vu des circonstances.

C’est maintenant à moi d’entrer en scène…Je quitte le gymnase de Hell-Bourg à 8h30 après avoir patienté 3 bonnes heures sur place, en compagnie de Nath et Isabelle, la compagne de Jean-Mi. Heureusement, le site est très fonctionnel, on a pu rester tranquillement dans la voiture, garée en bordure du parcours.

Quelques escaliers glissants puis je rejoins la route de Bras marron pour une entame de relais facile sur 4 kilomètres : bitume, avec plat puis descente.

Attention à ne pas partir trop vite ! J’ai un gros chantier devant moi !

C’est une sensation un peu étrange de démarrer une course seul, sans peloton, ni spectateurs.

Cependant, j’ai assez rapidement un coureur en point de mire, que je rejoins petit à petit puis dépasse. Cette présence atténue un peu le sentiment d’irréalité qui m’a étreint dès la sortie du village d’Hell-Bourg lorsque seules les quelques rubalises sur le bord de la route me rappelaient que j’étais en train de participer à cette épreuve mythique.

Après le franchissement d’un petit pont, les choses sérieuses commencent : une piste assez raide où je prends un bon rythme de marche.

Le soleil perce difficilement en ce début de matinée mais la chaleur commence à se faire sentir.

La piste est peu ombragée et, dans l’atmosphère humide de Salazie, je suis très rapidement en sueur.

Sur cette montée, je dépasse plusieurs concurrent(e)s avec des encouragements réciproques, ce qui me conforte dans l’idée que cette course ne sera pas un long effort solitaire.

Au sommet de la piste, un panneau indique la prochaine étape : Grand Sable

Le parcours emprunte maintenant un chemin faiblement vallonné à couvert d’arbres locaux.

Ça y est je suis maintenant complètement dans mon effort, les mécanismes physiologiques se sont mis en place. Mon corps et mon esprit sont focalisés sur l’instant présent : les surfaces où poser les pieds, les obstacles à éviter, l’effort qui doit rester modéré, la rubalise positionnée sur le bord du parcours… et justement la rubalise qui pendouille à quelques mètres devant moi est bleue, ce qui correspond au trail de Bourbon !

Petit instant de doute, j’essaye de me remémorer le balisage de la précédente bifurcation, en vain. Au bout de quelques hectomètres, nouvelle rubalise bleue.

Je commence à m’inquiéter, mais je poursuis mon chemin, jusqu’à rencontrer une troisième rubalise bleue !

Gros moment de panique, je m’arrête et sors mon téléphone et tente fébrilement de retrouver les fichiers des différents parcours, pour vérifier s’ils sont communs sur ce secteur. Cela semble le cas, mais l’aspect schématique du plan ne permet pas d’en être certain.

Je me prépare à appeler Nath, lorsque j’aperçois un concurrent qui arrive derrière moi. Je crie pour lui dire que je pense qu’on s’est trompé mais je ne comprends pas sa réponse. Normal, c’est un traileur créole qui est en train de parler au téléphone. Quand je l’alerte à nouveau, il me fait signe d’un geste que c’est bon, et poursuit sa conversation.

À demi rassuré, je repars et croise au bout de quelques virages un couple de randonneurs, que j’interroge à leur tour, et ils me confirment qu’ils ont croisé un grand nombre de traileurs.

Complétement rassuré cette fois ci, je peux reprendre ma course sereinement.

Bêtement, j’imaginais « Le Grand Sable » comme un plateau désertique, alors qu’en fait la végétation y est très luxuriante (on est toujours dans le cirque de Salazie).

Les franchissements successifs des torrents (appelés « bras ») sont des instants magiques.

Grâce à un bon rythme de marche, je dépasse encore une bonne dizaine de concurrents dans cette montée et je me dis que cela fera plaisir à mes coéquipiers lorsqu’ils verront le prochain pointage 😊.

Arrivée au col des fourches en 2h25 (13,4km – 1370mD+)

Je prends conscience que j’ai quand même laissé des forces dans cette première ascension de 1300 mètres de dénivelé, même si je l’ai bien vécue.

Je suis toujours bien, mais un peu entamé quand même.

Je bascule dans le cirque de Mafate, sur une portion descendante de pierres glissantes, où je préfère marcher, récupérer et en profiter pour passer un petit coup de fil à Nath.

En bas de cette descente, le parcours du Zembrocal rejoint celui de la Diagonale des fous.

À partir de maintenant, je vais croiser plus de randonneurs et de spectateurs, ce qui sera d’un grand soutien moral.

Remontée progressive vers le col des Bœufs, où je dépasse une concurrente de la Diag plutôt véloce.

Arrivée au col des Bœufs en 2h45 (15km – 1510mD+)

Ce col est un site d’héliportage pour le ravitaillement des hameaux (ilets) du cirque de Mafate. Il est accessible par une large piste depuis Salazie, piste que j’emprunte maintenant à la descente.

Je croise énormément de randonneurs et j’adopte un rythme de course plutôt soutenu (trop ?), galvanisé par leurs encouragements.

Après une petite torsion de cheville sans gravité, je déboule au premier ravito de la plaine des Merles au bout de 2h55 (16,8km – 1520mD+).

Arrêt assez rapide, juste le temps de m’alimenter, boire un coca et remplir ma gourde.

Je repars en direction du piton Marmite sur un sentier assez vallonné, mais qui se fait globalement à la course.

Retour sur une portion de bitume où j’ai la joie d’être encouragé par mes supporters (Nath, Isa et Jean-Mi) lors d’un nouveau pointage (3h15 – 19km – 1535mD+).

Cela marque le début du sentier scout, on quitte définitivement Salazie pour plonger dans Mafate.

Le sentier scout est la partie que je languissais le plus de découvrir et qui s’avère magnifique et très variée. Le profil est majoritairement descendant mais émaillé de quelques courtes montées.

J’en profite pour prendre des photos, en marchant ou à l’occasion de brèves pauses.

La crête des deux fesses est particulièrement sympa, dommage que ce soit couvert pour la vue mais cela évite la chaleur.

Un peu plus loin, traversée d’une forêt de Filaos ;  j’adore ces sentiers tapissés d’aiguilles fines.

On est à la mi-course et les sensations sont encore très correctes.

Plusieurs ouvertures dans la végétation nous laissent admirer le cirque et le majestueux piton Cabris au loin.

Sur la fin du sentier scout, la descente est plus raide et de nombreuses marches sont présentes. Je commence à languir d’arriver à la Plaque, mais c’est décidément très long.

Je dépasse 2 coureurs de la diagonale puis rejoint un groupe du zembrocal juste avant d’arriver à la passerelle qui permet de franchir la Grande Ravine.

Et là, c’est une autre course qui commence…

De l’autre côté de la passerelle, c’est un raidillon avec des marches qui nous attend pour nous amener jusqu’à Ilet à Bourse.

Mes jambes ont du mal à enchainer après la grosse descente, mais c’est aussi le cas des autres car tout le groupe est à la ramasse.

J’échange quelques mots avec Marjorie, une jeune traileuse locale, qui me donne quelques indications sur le parcours.

Après le raidard, une portion de faux plat montant où je ne peux relancer : J’ai un gros coup de moins bien et, à cet instant, je comprends que le reste de la course va être plus compliqué…

Arrivé à Ilet à Bourse (4h30 – 26,4 km -1750mD+), un petit ravito qui semble artisanal nous attend.

Je retrouve l’unique coureur qui m’ait dépassé jusqu’à présent, c’était vers Grand Sable, il y a plusieurs heures. Il accuse le coup, comme moi, et décide de faire une bonne pause.

Pour ma part, je ne veux pas trop trainer, préférant essayer de récupérer en marchant.

Une nouvelle ravine est à franchir pour rejoindre Grand Place en longeant le piton carré.

Heureusement, j’ai bien étudié le parcours et ne suis pas surpris par ces successions de ravines aux sentiers très pentus et qui s’apparentent à des escaliers très artisanaux. Surpris non, mais usé oui !

Je retrouve les 2 coureurs de la diagonale que j’avais dépassés un peu plus tôt et je me console en pensant à leur effort qui sera immensément plus long et difficile que le mien…

Dans les sous-bois proches des ilets, des groupes de Mafatais pique-niquent le long du parcours.

L’un d’entre eux m’annonce la proximité du ravito de Grand Place.

Au ravito de Grand Place les Bas (5h10 – 29,7km – 1890mD+), je prends le temps de m’asseoir quelques minutes sur un banc avec miam-miam et glou-glou.

Je vois débarquer Flo, traileur haut-alpin engagé sur la Diag, avec qui on échange quelques mots. Il se sent encore bien, et me fait belle impression. Il me semble carrément plus frais que moi !

Sympa cette coïncidence de le retrouver là, surtout qu’on s’était déjà croisé par hasard 3 jours plus tôt en rando sur les flancs du piton de la fournaise !

Je le laisse au ravito et reprend mon chemin. Il fait chaud, mais le ciel est couvert cela reste donc très supportable.

Je peux apprécier une belle portion relativement roulante (pour Mafate, je précise) où me rejoint Marjorie, avec qui on fait le yo-yo depuis la Grande Ravine.

Elle court plus souvent que moi, mais marche moins vite dans les montées.

Une nouvelle côte bien raide avec devinez quoi ?… des marches… puis c’est une descente plutôt technique vers la passerelle de Bras d’Oussy.

Marjorie me dit qu’on pourra se refaire une santé à la rivière des galets. Je veux bien la croire mais pour moi y aura du boulot… je la laisse filer devant, prenant une photo de la vertigineuse passerelle.

Passage sur la passerelle de Bras d’Oussy en 5h45 (32,8km – 1960mD+), avant de découvrir un peu plus loin la fameuse rivière des galets.

En effet, cette partie est globalement plate, agréablement ponctuée de trois passages à gué, où la rivière est traversée sur des grosses pierres.

Si c’était la fin du parcours je me forcerais à courir tout le long mais là, je sais qu’il y a encore la terrible montée de dos d’âne derrière, et je préfère m’économiser en alternant marche et course.

Marcher sur le plat ce n’est pas terrible pour le moral et c’est un gros signe de fatigue.

Arrivée au ravito de deux bras en 6h20 (35,9km -2010mD+).

Sur les ravitos, beaucoup de bénévoles sont présents, majoritairement des femmes.

L’ambiance est toujours très chaleureuse. Les dames ont toujours un petit mot pour s’enquérir de notre état. L’une d’elles vise le nom sur mon dossard et me demande si je suis le papa d’une de ses copines. Euh non, c’est un homonyme.

Je prends bien le temps de m’alimenter et de faire le plein, mais je préfère ne pas m’attarder.

J’ai toujours dans l’idée de passer le relais à Jean-Phi le plus tôt possible, afin qu’il puisse faire le maximum de chemin avant la nuit.

Allez maintenant, c’est la dernière difficulté !

Je suis agréablement surpris de retrouver un peu de jus dans le début de l’ascension et je suis content de voir la rivière des galets qui s’éloigne en contrebas.

On chemine dans un secteur boisé avec quelques jolis surplombs sur la rivière.

À mi-pente, je rattrape Marjorie dans une partie bien raide qui fait mal aux pattes.

J’ai le malheur de lui demander de me faire un point sur notre situation, et après réflexion, elle me répond qu’on est vraisemblablement entre un gros quart et un petit tiers de l’ascension.

Bing, gros coup au moral !

Rectification du compte-rendu : peu après le quart de la montée, j’ai rattrapé Marjorie dans une partie bien raide.

Elle se rend compte de ma déception et me dit « Ti pas ! Ti pas !». En effet, elle progresse lentement, à petit pas, mais elle avance. Moi, je n’ai pas trop l’habitude de faire des petits pas. En plus il y a des endroits avec des échelons métalliques dans la roche, des marches de 1 kilomètre de haut ! (du moins c’est mon ressenti).

Elle me dit aussi : « dos d’âne c’est l’enfer ! ».

Effectivement, à partir de là, je vais connaître l’enfer…

La montée est raide entrecoupée quelquefois de petites descentes de quelques mètres mais qui ne permettent pas de se reposer bien au contraire.

Le terrain est technique, pierres, marches, racines.

Nous progressons lentement, je suis bien content d’avoir la compagnie de Marjorie, même si elle prend parfois quelques longueurs…

Dans les portions les plus pentues, je parcours une dizaine de mètres et je m’assois quelques instants sur une pierre le temps de reprendre mon souffle. J’entends ma respiration à l’intérieur de mon crane car mes oreilles sont bouchées, la sphère ORL n’ayant pas aimé les changements d’altitudes et de climat. Je me dis que je vais « y péter » (sic).

Sur un replat, un coureur alerte coiffé d’un chapeau nous dépasse à toute vitesse en nous encourageant. Je réaliserai plus tard qu’il s’agit de Germain Grangier futur 5ème de la diag.

Un peu plus haut, c’est Courtney Dauwalter qui nous double, tout sourire. Elle nous encourage elle aussi. Elle est suivie de près par Ben Dhiman, qui finira 3ème à la Redoute.

Je ne sais même plus si j’ai eu l’énergie et la lucidité pour répondre à leurs encouragements…

Il y a de plus en plus de spectateurs le long du parcours, indice que l’on se rapproche du sommet.

Quand on les interroge ils nous disent invariablement : encore une petite demi-heure…

Putain, que c’est long !

Cela fait pratiquement une heure et demie que l’on monte. Et dire qu’il y a seulement 700 mètres de dénivelée…

J’ai un début de crampes aux quadri, le truc qui ne m’est jamais arrivé, donc que je ne sais pas gérer…

J’espère que je ne vais pas rester tanqué là, dans la pente…

Heureusement, ça finit par s’estomper.

À un moment j’entends un coq, le village ne doit pas être bien loin bon sang !

C’est interminable !  Je ne peux m’empêcher d’interroger les passants qui voient bien ma mine défaite et qui n’osent pas m’avouer que je ne suis pas au bout de mes peines.

Enfin, au bout de presque 2 heures de montée, j‘aperçois les premières maisons de dos d’âne.

Soulagé, je me surprends à crier « Alléluia !!! », dans un soudain accès de mysticisme ou peut-être de folie.

Encore une petite côte dans le village et je traverse la foule massée au sommet.

J’aperçois Seb, posté un peu après, qui me décrit les derniers hectomètres : descente, attention les caniveaux grilles glissants. J’ai du mal à courir alors je marche encore un peu.

Finalement, j’entrevois l’arche du relais, et après 8h et 4minutes d’effort, je peux enfin passer le témoin à Jean-Phi, qui a la charge de terminer le travail.

On m’a dit ensuite que j’avais dû être extrêmement heureux/fier lorsque j’avais franchi la ligne d’arrivée du relais. En fait, non, j’étais uniquement exténué, jamais je n’avais autant puisé dans mes ressources pour boucler un parcours.

J’ai fait un temps honorable, j’ai repris des positions, donc avec le recul je suis content de ma course (en plus, j’ai pris de belle photos).

La seule déception, c’est peut-être de n’avoir pas profité du final, de n’avoir pas ressenti de joie à l’arrivée, seulement de la fatigue et du soulagement.

La satisfaction viendrait plus tard.

Quand Jean-Phi s’élance à son tour, je n’ai qu’une envie c’est de m’assoir sur le sol. Seb me conduit au poste de secours où je peux me poser confortablement et me désaltérer (pas de ravito à la fin du 3ème relais, ce n’est pas cool !).

Après quelques minutes, je rejoins l’équipe. On me propose à boire ou manger mais je veux juste me poser dans un coin.

Il me faut un bon quart d’heure pour récupérer. Je n’ai quasiment plus de voix. Nath ne m’a jamais vu dans cet état.

Pendant ce temps, Jean-Phi est dans la descente vers la Possession.

Lorsque on reprend les voitures pour se rendre sur le parcours pour l’encourager, on reçoit un message alarmant de sa part : « chevillai tordue … »

Un peu plus tard : « j’avance km4 »

Pendant ce temps, grosse inquiétude de l’équipe sur sa capacité à aller au bout…

Au ravito suivant, Jean-Phi prend la décision de continuer, avec la chevillière. Ouf !

Et finalement, il va nous sortir un super relais !

Le parcours tutoie la côte, ce qui fait qu’on peut l’encourager à La possession et La Grande Chaloupe.

Puis l’équipe se rend sur le site d’arrivée, le dénouement est proche !

Vendredi 21, peu après 23h, Jean-Phi arrive au stade de la Redoute, et l’équipe complète franchit la ligne d’arrivée groupée, dans un moment spécial et indescriptible, mélange de toutes sortes d’émotions.

Nous l’arrive au bout !

Ça y est, on l’a fait !!! nous avons évité les embûches et nous avons bouclé ce Zembrocal trail 2022 en 52ème position, en 30 heures et 18minutes.

Merci à Jean-Michel d’avoir initié cette belle aventure humaine et sportive, entre amis.

Merci à nos petites femmes pour l’assistance sur la course, et pour avoir été enthousiastes dès le début du projet.

Catégories :Course à pied

Trail de la Sainte Victoire – parcours des crêtes – 58km – 3000m D+ Rousset – 8 avril 2018

Rousset, 6h50 : Pas vraiment en avance, je viens juste d’arriver sur l’aire de départ, accompagné de Nath, qui cumule les fonctions de coach, préparateur physique, chauffeur, photographe officiel.

Dans 10 minutes, le départ. Je n’ai pas le souci de m’échauffer, cela se fera tranquillement sur les premiers kilomètres. Des kilomètres, il y en aura quand même 60 à parcourir pour revenir sur cette même place !

Résolution n°1 : éviter de penser au programme plus que copieux qui m’attend, comme pour les presque 400 trailers qui se regroupent progressivement entre les barrières.

Résolution n°2 Ne pas focaliser sur mes genoux, sensibles et raides depuis quelques jours, ce qui n’est pas très rassurant…

Résolution n°3 : être fataliste pour la météo : le vent a soufflé toute la nuit et même s’il s’accorde un répit, il devrait être présent toute la journée, avec peut-être un peu de pluie après midi. Mais il ne fait pas froid.

Résolution n°4: penser positif ! un parcours magnifique nous attend ! Ça fait longtemps que je rêve de faire ce trail !

Résolution n°5: rester humble vis à vis de l’effort à accomplir, Il faudra toute l’énergie disponible pour venir à bout de ce trail réputé difficile ! En ce début de saison, et même si les derniers entrainements m’ont procuré de bonnes sensations, l’heure est à la prudence et à l’humilité. Je risque de bien galérer quand même !

Résolution n°6 : ne pas oublier la résolution n°1.

Une petite photo d’avant départ, la tête de quelqu’un pas très serein.

TSV 2018 (1)

Le départ se fait en douceur, je me suis positionné au beau milieu du peloton, je n’ai pas d’objectif de résultat …

Après une petite boucle sur bitume, on attaque un monotrace ou ça commence à bouchonner. J’ai déjà chaud, et j’enlève le coupe vent (OK je suis parti avec trois couches, c’est beaucoup, mais le temps est très incertain, et je suis d’un naturel prudent !)

Petite déception : je n’ai pas vu Nath sur le bord de la route à la sortie de Rousset, elle a déjà filé !

Au bout d’environ 4km, passage sous la Nationale, sous un pont bas de plafond (techniquement, on dit que le tirant d’air est très faible). Je pense (oubli de la résolution n°1) qu’il faudra 50km et de nombreuses heures avant de repasser par ici, le temps d’éprouver toute la palette des émotions et sensations disponibles …

J’entends crier « Thierry ! ». Cette voix familière est celle de Nath, qui ne m’avait pas laissé tomber sitôt le départ donné, comme imaginé précédemment. Je suis content de la voir et me sens un peu coupable…

Le parcours est plaisant, je pensais cette approche un peu monotone, mais non ce n’est pas le cas, on traverse même un décor de western, terre ocre rouge.

Cyril Bussat 1Photo : Cyril Bussat

Devant nous, se dresse le plateau du Cengle, première ligne de rempart avant la montagne de la Sainte Victoire, qui ne semble pourtant pas avoir besoin de protection.

Par moment, le vent se calme et j’ai chaud, mais un peu plus loin, je suis bien content d’avoir une deuxième couche pour supporter une rafale.

On retrouve une route départementale, ce qui me fait penser que Nath a peut être suivi… Je lève les yeux et .. elle est là ! postée un peu plus haut sur le bord de la route. Un petit bisou et c’est reparti, le cœur un peu plus léger.

On est maintenant sur le plateau. De temps en temps, Nath est sur le parcours pour m’encourager, car le sentier longe plus ou moins la route.

TSV 2018 (3)

Je passe le premier ravito en 1h05′. Je pense avoir bien géré mon entame de course : il faut continuer comme ça et s’alimenter et boire régulièrement – j’ai une gêne au genou gauche: il faut maintenant attendre la montée : en chauffant on verra si ça s’estompe ou empire, mais je suis plutôt optimiste…

On coupe une dernière fois une route départementale ; Nath n’étant pas là, je crois que je vais maintenant cheminer sans soutien moral pendant un bon moment.

1h 10 de course : On est au pied de la Sainte Victoire ! Hier, en retirant le dossard, Lily me faisait remarquer le nombre important de trompe-l’œil sur les façades de Rousset. Je lui avais demandé en riant si la montagne en arrière-plan était elle aussi un dessin… Si doute il devait y avoir, je peux maintenant constater les belles dimensions du massif !

On attaque une montée sur un large sentier. Maintenant qu’on aborde le dénivelé, je m’arrête un instant pour sortir les bâtons et ranger mon sweat (en fin de compte il n’aura été qu’un excès de précaution).

J’ai pris un rythme de marche régulier, sans forcer, et au fur et mesure qu’on prend de la hauteur, j’ai tout loisir d’admirer le superbe panorama, magnifié par le petit matin.

Un peu plus haut, une bénévole nous indique que les bâtons sont inutiles. En effet, on bifurque sur la gauche dans les rochers et il va falloir mettre les deux mains ! je perds quelques minutes à ranger les bâtons. Il y a un peu trop de monde dans mon sac, ça ne ferme plus !

Il doit y avoir une bonne quinzaine de personnes qui passent mais ce n’est pas grave, je reprends place dans la file pour escalader la roche.

La montée alterne passage avec les mains et d’autres simplement à la marche. Cela reste ludique et pas trop flippant.

tsv akuna 1Photo : Akunamatata

Un dernier petit passage avec une corde et on débouche sur la crête, accueillis par un vent de tous les diables.

Heureusement, le sentier se situe en face nord, en retrait de la crête, et on est bien souvent bien abrité. La crête est peu accidentée, mais l’omniprésence de Lapiaz fait qu’il est difficile de courir. Tant pis, on va y aller tranquille, petits pas de blocs en blocs, et parfois en trottinant.

J’aperçois la Croix de Provence qui se rapproche petit à petit. La descente n’est plus loin.

tsv akuna 2Photo : Akunamatata

Parlons en, tiens, de cette descente ! après le prieuré, c’est d’abord un sentier en lacet et en pente douce, mais farci de rochers et blocs pointus, qui semblent n’avoir pour d’autre but que d’attendre une cheville à tordre ! Pas de répit pour l’instant…

Petite alerte : le genou gauche recommence à être sensible dans la descente.

Prieuré

Un peu plus bas, le sentier fait place à une large piste très raide dont la nature me laisse perplexe : béton ou mélange de terre et de chaux. Résolution : ne pas réfléchir technique routière mais plutôt tenter de rester souple pour ne pas trop casser les fibres musculaires.

J’en profite pour échanger avec en autre coureur, spécialiste de la route, mais qui n’a pas l’air trop mal à l’aise sur ce parcours technique.

Après cette longue partie « casse-pattes », le retour sur du sol régulier et quasiment plat est particulièrement apprécié !

Sur le faux-plat montant vers Vauvenargues, je suis agréablement surpris de conserver de bonnes jambes.

10h sonnent au clocher de Vauvenargues lorsque nous arrivons au deuxième ravito, vers le 22ème kilomètre. Ce coup-ci je m’alimente plus copieusement : emmental, petits sandwiches au saucisson, figues, et puis 2 ou 3 autres bricoles que j’ai oubliées.

Je mange mon deuxième sandwich en marchant, puis je passe un petit coup de fil à Nath pour la rassurer. En fait ,elle s’est connectée sur le suivi chrono et a lu sur l’écran mon passage à Vauvenargues.

Deuxième ascension de la journée : Montée des plaideurs, sur un rythme de marche correct et régulier. J’ai ressorti mes bâtons pour l’occasion.

A mi-hauteur, retour brutal du vent qui nous avait foutu la paix depuis la Croix de Provence Impossible de remettre mon coupe-vent tout seul ! heureusement un sympathique V3 me propose de m’aider.

Au sommet des plaideurs, petite traversée en balcon pour arriver à proximité du Pic des Mouches.

Un bénévole nous montre ce fameux pic. Je lui dis qu’il ne doit pas y avoir beaucoup de mouches aujourd’hui ! puis il nous indique la suite du parcours. Petit instant de stress, car il faut basculer derrière la crête en face sud.

tsv akuna 3.JPGPhoto : Akunamatata

Je m’attends au pire, mais en fait, c’est moins technique et vertigineux qu’il n’y parait… En prenant son temps et en s’accrochant comme il faut aux rochers et aux arbustes, ça passe bien. Je fais juste attention de ne pas coincer mes bâtons entre les rochers.

TSV 2018 (6)Photo : Fred Prost

J’ai eu la chance d’échanger quelques mots avec mon ami Fred Prost, bénévole cette année après 8 participations. Vu ou il est posté, il va bien prendre l’air !

Après avoir perdu de l’altitude en peu de temps il faut maintenant remonter vers le Pic des Mouches. Montée plus longue que j’avais imaginé, mais j’ai toujours du jus, et je suis soulagé d’en avoir fini avec les 2 parties les plus techniques.

Passage à côté d’une table d’orientation pour, sans doute, le plus beau panorama de la course.

tsv akuna 4Photo : Akunamatata

Il est temps maintenant d’attaquer une longue partie descendante, qui semble roulante , mais finalement plus technique qu’il n’y parait, toujours ces satanées pierres pointues qui affleurent. D’autant plus que mes genoux sont maintenant relativement douloureux tous les 2, je suis pénalisé dans ma foulée. ça m’inquiète un peu, on est à peine à la mi-course.

Au pied de la descente, avec mes compagnons de route du moment, on découvre un coureur groggy après une chute. D’autres concurrents ont déjà donné l’alerte.

Ravito en eau ou je bois quasiment 1 litre; puis montée douce sur une piste type DFCI. Je sympathise avec un coureur Niçois, tempes grisonnantes comme moi, qui est ici pour préparer l’UT4M. on discute un bon moment, et j’en viens presque à oublier que c’est un trail et non pas une rando !

Passé l’Oratoire de Malivert, la descente vers Puyloubier est bien plus technique que ce que j’avais imaginé. Avec les kilomètres dans les pattes et les genoux qui couinent, je suis raide et emprunté. Mon collègue niçois a fait une cabriole sous mon nez, ce qui m’incite encore plus à la prudence. Je rame vraiment et ça revient pas mal derrière, mais le but c’est d’arriver en bas entier.

tsv akuna 5Photo : Akunamatata

Ravito de Puy Loubier – 5h50 de course – 36km parcourus. Puyloubier, c’était mon objectif de base. Je voulais absolument revenir en face sud de la sainte Victoire pour que Nath puisse me récupérer facilement 😊 Maintenant je considère que ce qui reste c’est du bonus!

Je mange copieusement une nouvelle fois. Le ciel est bien couvert et quelques gouttes de pluie font leur apparition. Fausse alerte, heureusement car les roches de la Sainte Victoire glissantes, je n’ai pas envie d’expérimenter.

Un petit bout de chemin avec une traileuse locale qui me donne des infos sur la dernière difficulté à venir, la montée de Baudino. Ça n’a pas l’air si terrible en soi, hormis le fait qu’elle se situe en fin de parcours.

Montée de l’ermitage de Saint Ser, où je me remémore notre balade avec Nath, les filles, Chrystel et Christophe en 2017.

Bien aidé des bâtons, je fais la montée sur un bon rythme, je peux commencer à me lâcher quelque peu en montée. Du coup je ramarre un petit groupe. Un petit coup de fil à Nath pour lui donner ma position et j’apprends qu’elle ne sera là qu’à l’arrivée. Pas grave, j’ai encore du jus, et le moral va avec !

Après le passage en balcons, c’est le dernier raidillon vers Baudino. Je suis toujours mon petit groupe de 5 ou 6 unités, j’hésite à doubler ce joli monde, car je trouve que ça grimpe lentement, et j’ai les ressources pour aller plus vite. Finalement je reste sagement derrière, fidèle à ma stratégie de départ.

Au sommet, plus de sentier, c’est un chaos rocheux qui nous attend : des blocs entassés là par dame nature. Heureusement qu’il y a de la rubalise sous nos yeux, car sinon, on penserait s’être égaré. Il faut même s’accroupir pour se faufiler entre deux rochers… Juste après apparaît le bâtiment du refuge.

Bêtement, je ne prends pas le temps de contempler la vue, préférant me jeter dans la descente.

j’ai en fait « piaffé » d’impatience dans la montée et j’ai besoin d’un peu de rythme. Ce n’est pourtant pas le début de la descente, escarpée à souhait qui le permettra. Heureusement, la deuxième partie peut être qualifiée de roulante et permet régulièrement d’allonger la foulée.

A la bifurcation suivante, damned, ça remonte ! un peu contrarié, j’empoigne les bâtons et je me cale sur un bon rythme…

Nouvelle descente roulante et…

A la bifurcation suivante, damned, ça remonte ! un peu contrarié, j’empoigne les bâtons et je me cale sur un bon rythme…

Non, ce n’est pas une boulette de l’auteur, mais on est bel et bien en train de faire le yoyo, alors que je croyais qu’on se laisserait couler tranquillement vers le dernier ravito…

Nouvelle descente, très roulante cette fois ci. Là, « ça sent l’écurie », comme on dit. Je me permets d’un peu accélérer, c’est un luxe qui ne se refuse pas à ce stade de la course, mes genoux me laissant à peu près tranquille lorsque la pente est faible.

Je dépasse quelques coureurs, c’est excellent pour le moral.

Dernier ravito, et puis je file vers Rousset. Vers 15h, par téléphone, je donne RDV à Nath dans une heure à l’arrivée ! il est toujours permis d’être optimiste, et puis au moins je suis sûr qu’elle ne ratera pas mon arrivée ! (voir épisodes précédents).

Retour sans incident, mais avec une alternance marche/course sur la fin. Ben quoi, on a le droit de souffler un peu non ?

Enième rubalise guettée le long du parcours, car je suis bien souvent isolé. C’est l’occasion de souligner la qualité du balisage. Pas de raté sur les 60 km. Le travail accompli pour le tracé est impressionnant.

Après le moulin, j’ai le plaisir et l’honneur d’être accompagné par Fred sur quelques hectomètres. On papote et du coup, le chemin se fait naturellement et sans effort.

TSV 2018 (7)Photo : Fred Prost

Puis c’est le retour sur bitume et au bout de 9 heures et cinq minutes d’effort, l’arche d’arrivée, synonyme d’émotion et de délivrance ! Nath et Lily sont là… tout va bien , tout va très bien même….

TSV 2018 (9)  Photo : Lily

Catégories :Course à pied

Trail Gapencimes Edelweiss – 55km 3000m D+ – 2 octobre 2016

 

Préambule

Le matin du 2 octobre 2016, covoiturage avec Jean-Mi, mon compère (mon « PACS » même !) du Châteauvieux Trail Nature.

C’est un petit trajet : nous n’habitons qu’à 10km du départ.

01 octobre 2016 (1).JPG

Dans le hall de la Blache, on attend tranquillement le départ avec Jérôme, un copain, autre local de l’épreuve.

Départ 6h du parc de la pépinière, après un joli petit discours d’Hervé Giraud-Sauveur, forfait pour cause d’anémie et manifestement ému de ne pas être sur la ligne de départ.

Heureux d’être sur la ligne et de m’élancer pour la première fois pour un trail supérieur à 50km, et serein : même si le défi est important, je suis finalement plus serein que lorsque j’attends une performance et que je sais que le départ va être déterminant. Là, il ne s’agit en fait que de partir comme pour un échauffement pour espérer, au final, de boucler le parcours malgré peu d’entrainement les mois précédents.

 

Première partie : Gap – Rabou

Boum, le départ avec musique qui va bien.

Au bout de 100m, premier couac : un bâton s’est décroché de mon sac et pendouille lamentablement. Je le retiens tant bien que mal. À 200m, c’est le deuxième qui l’imite.

Je demande alors à Jean-Mi de les détacher (s’il te plait), et de me les donner, ce sera plus simple.

Cette petite contrariété est vite oubliée (c’est un classique manque d’essai du matériel en configuration) et je peux savourer la traversée de Gap, toute assoupie, alors que mes muscles se réveillent tranquillement.

Dans la montée de Crève-cœur, la bien nommée, guère plus d’un kilomètre parcouru et je marche déjà, dans un souci d’économie d’effort. J’en profite pour déplier mes bâtons et… il y en a un qui coince. Ça fait déjà 2 problèmes en moins de 10 minutes et ça m’agace fortement !

Tant pis on verra plus tard (finalement il se décoincera tout seul avec les impacts de ma foulée).

Au lac de Charance, quelques spectateurs matinaux nous encouragent, je suis toujours accompagné de Jean-Mi avec qui on a prévu de faire un bout de chemin ensemble.

Je demande à Jean-Mi de marcher encore un peu dans la montée vers le canal, avec un pourcentage pourtant correct mais il faut vraiment en garder sous le pied !

Après l’écluse de l’œuf, c’est l’éclosion de la première grosse ascension du jour : la montée vers la brèche qui permet de franchir la crête de Charance. Il est temps de quitter le coupe-vent.

Puis nous adoptons un rythme tranquille de marche avec les bâtons.

Au cours de la montée, maladroit, je plante mon bâton dans la chaussure d’un trailer qui me dépasse, heureusement sans le blesser. Cela m’incite à plus de concentration. Il faut dire que je n’ai jamais utilisé de bâtons en groupe…

Arrivé presqu’au sommet, le soleil se lève sur une mer de nuage, spectacle fabuleux !

Photos Pierre Gibard (1)(Photo Pierre Gibard)

Passé la brèche, au milieu de spectateurs plutôt nombreux, je m’élance dans la descente sans temps mort. Il faut dire qu’après cette montée paisible, je n’ai pas envie de baisser encore ma moyenne horaire.

Jean-Mi me laisse filer dans la descente qui se fait sur un single plutôt pentu, mais attention je descends tout de même tranquillement, voulant préserver muscles et articulations.

Photos CBussat (3) (Photo Cyril Bussat)

Arrivé au pied de Rabou, je retrouve Jérôme que j’ai aperçu régulièrement depuis le départ au gré de nos pauses respectives.

Au ravito de Rabou (13km & 1h55 de course), j’attends paisiblement Jean-Mi en prenant soin de bien m’alimenter. Je discute avec quelques connaissances au milieu d’une foule inhabituelle pour ce joli petit village niché sur son roc, perdu dans une petite vallée sauvage.

Photo Alain Benoit(Photo Alain Benoit * le flou est dû à la vitesse excessive du personnage)

 

Deuxième partie : Rabou – Chaudun

Après le ravito, le parcours se fait plus roulant et Jean-Mi me dit de filer, afin de ne pas se mettre dans le rouge. C’est effectivement plus sage. C’est aussi une bonne opportunité pour moi car Jérôme est juste devant et je sais pouvoir compter sur sa connaissance du parcours et sur un niveau proche du mien.

J’opère la jonction et nous allons progresser ensemble jusqu’à Chaudun.

Le sentier des Bans est une merveille, les images parlent d’elles même…

Photos FB (1)(photo organisation)

Pour rallier Chaudun, nous remontons le long du petit Buech, sur un sentier ombragé, humide, luxuriant même. Sans être très spectaculaire, c’est assez plaisant.

Ça fait un petit moment que je laisse Jérôme mener et donner le tempo. Cela me convient tout à fait! Il faut dire je commence par moments à sentir quelques lourdeurs dans les jambes dues aux 2 heures et demie de courses déjà passées.

Je suis surpris d’être régulièrement dépassé par de véloces coureurs et coureuses. Pourtant on ne lambine pas il me semble! Mais au ravito de Chaudun, je comprendrai qu’ils sont engagés sur la course-relais et donc plus frais et en train de produire un effort complétement différent.

A chaudun (environ 22km parcourus), je prends le temps de plaisanter avec un bénévole que je connais, mais marque un arrêt plus court qu’à Rabou. Jérôme préfère s’attarder un peu plus.

 

Troisième partie : Chaudun – Notre Dame de Bois Vert

La montée de Chétive débute par un bon raidillon qui fait mal aux pattes et au moral, mais peu à peu, la pente devient régulière et d’un pourcentage modéré.

J’ai maintenant le sentiment qu’une nouvelle course commence : on est loin du départ, loin de l’arrivée, au milieu de nulle part, et le coup de fatigue peut arriver à tout moment. Jusqu’à Chaudun, la compagnie de Jean-Mi puis celle de Jérôme ont été très agréables mais également utiles : cela m’a permis de ne pas m’impatienter et rester prudent dans mes efforts. En même temps, tout a été facile. Le plus dur reste à venir, et j’appréhende cette partie du parcours que je ne connais pas.

Je prends progressivement mon rythme de montée (à la marche bien sur !) et commence à reprendre des coureurs. Je ralentis un peu pour attendre Jérôme qui recolle petit à petit.

À mi-pente, il fait une pause et me laisse à nouveau filer. Contre toute attente, je ne le reverrai plus jusqu’à l’arrivée.

Bien aidé par les bâtons et grâce à un terrain et une pente réguliers, la montée de Chétive ne sera finalement qu’une formalité…

Au col de Chétive, un courant d’air froid annonce l’entrée dans le Champsaur ! Je me lance dans la descente avec l’agréable sensation de jambes qui répondent correctement. c’est vraiment appréciable d’autant plus qu’il y a pas mal de pierriers et il vaut mieux être en forme pour éviter la chute ou… l’entorse (j’ai toujours en tête ma cheville pas encore complètement confortée…) Alors Je reste prudent.

Lorsque l’on retrouve des pâturages puis la forêt, je lâche un peu plus les chevaux et double quelques coureurs. Il ne faut pas s’enflammer mais je sais que mon objectif minimal de rejoindre Bois-vert, eh bien, c’est dans la poche !

Au ravito de bois-vert (kilomètre 33), je savoure cette première satisfaction d’être arrivé jusque-là … je m’alimente, prends le temps d’un SMS à Jean-Mi, et je guette l’arrivée de Jérôme.

Au bout de quelques minutes (5?), ne voyant rien venir, je me résous à repartir en solitaire.

 

Quatrième partie : ND Bois-vert – Col de Gleize

À nouveau, il faut prendre un rythme régulier de montée avec cette fois encore, une pente très favorable. Le parcours de ce Gapencimes est décidément très agréable.

Au bout de quelques hectomètres, je me fais à nouveau doubler par une fusée, mais cette fois, j’ai compris qu’il s’agit d’un relayeur.

Un peu plus haut, Je prends le temps de téléphoner à ma petite femme, mais pas de chance : répondeur.

La montée se fera tout à la marche (rapide), en solitaire, même si je passe régulièrement quelques concurrents.

L’un deux me dit avec humour qu’il a les mêmes chaussures que moi, mais qu’avec lui elles vont moins vite. Effectivement, je pense être une nouvelle fois plutôt véloce dans cette montée.

Le moral est au beau fixe. Le temps, lui, semble tourner vers la pluie.

Je n’ai pas de douleur, hormis… aux coudes : je force sans doute trop sur les batons.

Un passage magnifique vers la moitié de l’ascension, que j’ai la surprise de découvrir. J’imaginais cette montée moins aérienne. Gare aux chutes de pierres sur les suivants !

Photos FB (5)(photo organisation)

Puis la pente s’adoucit quelque peu, le sentier traverse des pâturages et laisse de côté une bergerie isolée.

Un coup d’œil me permet d’apercevoir le sommet encore assez loin et des grappes de coureurs accrochés au flan de la montagne. ça semble raide…

Et ça l’est ! la dernière partie vers la crête de Mouttet est comment dire… sévère, enfin surtout lorsqu’on a 30 bornes dans les pattes !

Je me rappelle le conseil de Serge, l’organisateur, croisé peu avant le départ : « Si t’es cuit à Bois-Vert, tu ne pourras pas passer Mouttet » Je comprends mieux.

Pour ne rien arranger j’ai un échauffement sur un des talons et je redoute l’ampoule. Une petite pause pour tenter de régler mes chaussettes mais rien de concluant.

Bien content de déboucher sur la crête, je constate que courir y est difficile. En effet, le sentier est mal tracé, il y a des pierres de partout et puis aussi, le bonhomme commence à fatiguer. Je trottine malgré tout et marche parfois, sans m’en offusquer. Le plus dur est fait !

Descente vers Laye: je trouve un bon rythme suivi comme mon ombre par Laurent, un coureur jovial avec qui j’ai pu échangé quelques impressions.

Remontée vers Gleize : Je dois m’arrêter pour ravitailler car plus rien d’accessible sauf au fond du sac.. et je décroche d’un petit groupe dans lequel j’avais trouvé place.

Je le rejoins un peu plus haut, signe que je suis encore dans le coup. Peut-être ai-je un peu trop mis les gaz ou tout simplement la fatigue, mais la redescente vesr le col de Gleize me semble pénible.

Au ravito de Gleize, pas trop d’arrêt parce que je commence à « languir » l’arrivée. (il reste une bonne dizaine de km de descente).

Laurent me propose de faire la descente à bloc, chose que je ne peux promettre…

 

Cinquième partie : Col de Gleize – Gap

Effectivement, cette descente s’avère rapidement difficile, je crois que mon organisme a assez donné pour aujourd’hui et je faiblis sacrément…

Je vais donc rentrer tranquillement.

Quelques concurrents vont me dépasser, mais cela n’aura de toute façon jamais été une compétition aujourd’hui, juste un effort personnel.

Je reçois quelques gouttes de pluie mais pour l’instant le temps se maintient.

Le compteur n’avance pas très vite, mais chaque foulée me rapproche de l’arrivée, et j’essaye de savourer ces instants. À l’entrée de la pépinière quelque visages familiers me sourient et m’encouragent, et je sens monter une bouffée d’émotion. Les yeux humides, j’entends Vincent le speaker qui annonce mon arrivée. Voilà, c’est fait.

 

Résultat Gapencimes

Catégories :Course à pied

Trail des Balcons de Châteauvieux 11km 450 mD+ – 14 août 2016

Cette année encore, j’ai prévu de participer au TBC, sur le parcours Elite, afin d’effectuer ici ma 5ème course pour le challenge des trails 05 (les 5 meilleurs résultats sont comptabilisés).

C’est aussi l’occasion d’étrenner le maillot du club à domicile.

Malheureusement, le mardi avant la course, je me tords la cheville (la droite ce coup-ci). Les jours suivants je ressens une petite douleur à chaque foulée.

J’hésite à courir, mais je ne me résous pas à renoncer… Je gamberge et finalement, le samedi en fin d’après-midi, je m’inscris sur le parcours 11km qui ne comporte aucune réelle descente technique : avec une chevillière, ça devrait passer…

En plus, il y a 2 copains du club également engagés sur cette distance, ainsi que Vincent, pour qui c’est un premier dossard de coureur…

 

Dimanche matin, j’officie à la remise des dossards. C’est un peu plus long que les années précédentes avec la gestion des puces. Le travail d’organisation m’occupe jusqu’à 9h et je n’ai que peu de temps pour me changer, opération que je fais donc précipitamment. J’oublie mon dossard dans le coffre de la voiture, et je dois in extrémis en récupérer un inutilisé auprès du chronométreur. Je me positionne sur l’aire de départ dans les derniers instants avant le compte à rebours, sans échauffement, mais déjà bien chargé en adrénaline.

IMG_2991.JPG

Après une première boucle sous le village difficile à négocier, je repasse sur la place en 11ème position, puis je commence à trouver mon rythme et à reprendre quelques coureurs.

La première côte vers le chalet, effectuée à la marche, me permet de trouver mon second souffle, et à partir de là, ma course est véritablement lancée. Je suis alors 7ème et peut constater que cette première difficulté a bien étiré le peloton.

La chaleur est déjà bien présente alors qu’il n’est que 9h30 !

IMG_3894.JPG

Je reviens progressivement sur le 6ème que je rejoins au sommet de la petite côte vers le lac de Selin, au 3ème kilomètre.

IMG_3896.JPG

Je bascule avant lui dans la ravine, pour ouvrir la route… C’est toujours un passage incroyablement fun.

IMG_3792.JPG

Sur les 2 kilomètres suivants, une partie toute en single, sinueuse et en relances, je sais que ma connaissance parfaite du parcours est un énorme atout.

Au milieu de la crête de la Calada, mon poursuivant lâche prise.

J’effectue la descente vers Ville-vieille sur un bon tempo, mais avec un peu de retenue et beaucoup de concentration sur mes appuis, afin d’éviter un nouveau faux-pas sur ma cheville droite.

De ce côté-là, tout va bien, la chevillière ne gêne pas et je ne sens quasiment aucune douleur.

IMGP5185.JPG

Dans la montée de Lettret, j’ai en point de mire les 3 coureurs qui me précédent, avec un écart qui ne semble pas insurmontable. Les 2 fusées qui mènent la course, Stéphane Ricard et Jérémy Royo, sont quant à elles loin devant.

J’effectue la première moitié de l’ascension sur un bon rythme de marche, et lorsque la pente devient plus raisonnable, je peux relancer en courant.

Peu à peu, je reviens sur un coureur qui semble à la peine, car il doit marcher dans une partie en faux-plat. Pour ma part, tout va bien.

Peu après le 7ème kilomètre, je reçois les encouragements de Nath et Cloé, en poste sur un point de contrôle.

A ce stade, j’ai déjà doublé les derniers du 22km avec quelques mots d’encouragements réciproques.

Je prends la 5ème position à mon concurrent dans la dernière partie de la montée, lorsqu’il marche à nouveau.

Je me dis qu’il faut profiter de son coup de moins-bien pour creuser un écart suffisant, car les trois derniers kilomètres sont roulants et il est sans doute plus véloce que moi, vu son rythme du début de course.

Je ne m’arrête pas au 2ème ravito, à la table d’orientation. Ce n’est pas le moment de perdre du temps, car j’ai le 4ème en point de mire et je ne sais pas ou en est mon poursuivant.

A la bifurcation entre les 2 parcours, on retrouve le bitume et il reste moins de 2 kilomètres.

Je conserve suffisamment de jus pour pouvoir « envoyer » dans la descente. Heureusement, car mon poursuivant reviens peu à peu sur moi, et m’oblige à maintenir un effort maximal. A l’approche du village, je comprends que la 5ème place est assurée mais j’ai encore de la ressource pour finir à bloc et savourer la dernière ligne droite sous les applaudissements du public Châteauviard.

Bilan : un beau top 5 à domicile, premier master 1 ; je suis très satisfait de mes sensations et de mon résultat du jour.

Comme chaque année, mon papa est venu me féliciter à l’arrivée.

IMG_2990

Cela efface parfaitement la déception de ne pas avoir couru le parcours 22km.

Balcons de Châteauvieux 2016 (20)

Une super journée riche en émotions… Des émotions d’organisateur, coureur, Châteauviard, père, fils, mari …, exacerbées parce que tout est réuni, la famille, les amis, la passion, dans un cadre familier et chéri : mon village.

Catégories :Course à pied

Trail des cimes du Buëch 16km 950m D+ – 22 mai 2016

Début avril, je me suis bien foulé la cheville gauche lors d’une sortie anodine sur les chemins Châteauviards.

Du coup, j’ai déclaré forfait au Trail Drôme puis au Trail de la Paix, en laissant à mes amis Sébastien et Jean-Michel le soin de représenter le tout nouveau club « Châteauvieux Trail Nature ».

Avec du vélo, des footings sur route puis un retour progressif dans les chemins et sentiers, j’ai pu constater que ma cheville s’était consolidée et j’ai décidé de reprendre le cours de mon calendrier de courses avec ce Trail des cimes du Buëch.

 

J’effectue le déplacement jusqu’à La Faurie avec Jean-Michel et Matthieu (Châteauvieux Trail Nature).

Même si ma condition physique semble bonne, c’est néanmoins avec une certaine appréhension que j’aborde l’épreuve, car je suis bien conscient que la guérison de ma cheville n’est pas totale et qu’elle reste vulnérable.

 

A 9h, avec une météo idéale, nous voilà partis à l’abordage des « cimes du Buëch »!

16 km-001- dépard (10)

Cela commence pourtant par un petit kilomètre dans la plaine, sur un chemin herbeux, où je reste prudent, car un trou mal intentionné peut toujours se cacher sous l’herbe, même si l’organisation a pris soin de faucher le parcours. J’ai quand même réussi un départ qui me place dans mon groupe de niveau.

La montée arrive bien vite et le premier coup de cul est raide. J’hésite un peu à marcher après si peu de chemin parcouru, mais je préfère ne pas me mettre dans le rouge. Du coup, une poignée de coureurs me dépassent.

Je ne regrette pas, car sitôt la pente plus favorable, j’arrive à trouver mon rythme et reprend peu à peu quelques positions sur la première partie de la montée, majoritairement sur une piste large mais bien pierreuse qui permet d’atteindre le col de Seille.

La deuxième partie de la montée vers le relais se fait un sentier assez pentu. Un panonceau « ça va piquer! » ne laisse d’ailleurs aucune illusion.

13260271_617514435073804_3175767850471853108_n

Le parcours sort du bois et on découvre une jolie vue côté Sud.

Je marche sur un bon rythme et dépasse encore quelques concurrents

Au sommet, je débouche finalement en tête du groupe de coureurs que j’ai en point de mire depuis le début. C’est très bon pour le moral, car j’ai effectué une belle ascension. Par contre, devant, le trou est fait ! A cet instant je suis en fait 8ème de la course, une position dont je n’ai pas connaissance.

Après être passé entre les antennes, il est l’heure d’aborder une première descente sur un chemin de crête plutôt caillouteux. Je ne suis pas en confiance, et je reste concentré sur mes appuis. Je ne suis sans doute pas sur un gros rythme… Confirmation m’est donnée en partie basse lorsque 2 coureurs me dépassent peu avant le ravito du col de Marjariès.

C’est dur de relancer dans la deuxième ascension : j’accuse un peu le coup sur la première portion, et je sens que ça revient derrière.

Petit à petit, je retrouve du jus et je repasse finalement devant l’un des deux coureurs avant le sommet.

13235406_617529945072253_9204931440229518805_o

La crête de la Longeagne est très plaisante. Tout d’abord, le panorama est sublime, mais il est difficile d’en profiter pleinement. Et puis, le parcours est très roulant, surtout lorsqu’on récupère une piste qui alterne légers faux-plats montants et descendants. J’ai de très bonnes sensations et j’en profite pour forcer légèrement mon allure, histoire de creuser l’écart sur mes poursuivants avant la descente. J’ai une impression d’efficacité et c’est vraiment très agréable !

P1030206

Et puis arrive la descente… Très pentue comme prévue. Je ne suis déjà pas à l’aise dans les descentes raides, mais l’appréhension de flinguer ma cheville n’arrange pas du tout les choses… Je suis scotché à la pente et très rapidement, j’entends un coureur derrière moi, que je laisse passer.

Un peu plus tard, à nouveau des bruits de pas dans mon dos. Mais cette fois, c’est Gaël Reynaud, le vainqueur 2015, en mode « touriste » cette année. Il vole littéralement ! en quelques instant il disparaît de ma vue entre les arbres.

Heureusement, cette partie de descente n’est pas très longue et le col St André est atteint assez rapidement, mais avec un nouveau coureur à mes basques.

Sur le reste de la descente, je peux mieux dérouler ma foulée, mais je ne suis pas complètement à l’aise quand même. Je me suis trop crispé sur le haut de la descente, et ça a accentué la fatigue musculaire. Je limite quand même les dégâts, et au pied de la descente, aux Granges, je n’ai finalement perdu qu’une seule place.

17 km profil

Il reste maintenant à rallier l’arrivée…  Ayant soigneusement étudié le profil de la course, j’ai repéré les 3 petites « dents de scie » sur les 3 derniers kilomètres. Les jambes sont maintenant fatiguées, et cette alternance de petites montées et descentes devient pénible. Je maintiens l’écart d’une trentaine de mètres avec le jeune coureur qui me poursuit, et derrière pas d’autre concurrent en vue. Pas de quoi s’affoler.

Après avoir compté les 3 montées, je me dis que l’arrivée ne doit plus être très loin…  Enfin, on entend le speaker puis on retrouve le bitume.

Je relance dans la dernière descente, mais le jeune coureur est plus frais et me dépasse imparablement dans le chemin le long du Buëch (j’aurai l’occasion de faire sa connaissance et d’échanger avec lui lors du repas d’après course).

Pas grave, je termine 11ème et sans pépin. Un peu plus tard, l’affichage du classement me confirme ce que je devinais : je suis premier vétéran 1 !

C’est donc un premier podium pour moi en 2016, et c’est aussi le premier podium du Châteauvieux Trail Nature.

Cette matinée sportive se conclut par un repas d’après course bien sympa dans une ambiance conviviale.

Merci à Nicolas, Manu et leur équipe de bénévoles. Bravo à Julien Michelon, vainqueur un peu inattendu mais logique, au vu de sa progression en une année de course à pied. Nul doute que l’on va souvent entendre parler de ce jeune coureur dans les années à venir.

 

Photos: organisation

 

Catégories :Course à pied

Challenge des trails de Provence 2014

27 novembre 2014 1 commentaire

Petit retour en arrière: En novembre 2013, je montais sur la 3ème marche du podium vétéran 1 du challenge trail court (1ère édition) lors de la remise des prix.

Petit coup de pouce du destin: j’étais en fait 4ème du classement final, et j’obtenais la dernière place sur le podium grâce au non-cumul des récompenses, Stéphane Oliva, le premier VH1, ayant décroché la troisième place du scratch lors de la finale à Gap.

22 novembre 2013 (9)

Je pensais avoir optimisé au mieux mes chances et que cette opportunité ne se reproduirait pas en 2014, je m’explique: avec plus de courses au calendrier et sans finale obligatoire, le nombre de finishers devait augmenter et le niveau du classement aussi en toute logique.

Malgré cela, je voulais renouveler l’expérience du challenge trail court en 2014, avec la possibilité de découvrir d’autres courses comme motivation complémentaire.

Retour en octobre 2014:

J’ai finalement participé à 7 courses cette année, dont 3 nouvelles pour moi, avec de solides résultats à la clé, qui me permettent contre toute attente d’être 12ème au classement et 4ème VH1 avant la dernière épreuve, le trail du Cousson.

Une semaine plus tard, grâce à son podium sur le trail du Cousson, Stéphane Oliva récupère in extremis la 3ème place scratch du challenge… et, par conséquent, je grimpe à nouveau sur la dernière marche du podium VH1.

C’est quand même une curieuse et rigolote répétition d’un scénario improbable!

sans-titre

Allez, je ne vais pas bouder mon plaisir et je profite pleinement d’apparaitre une nouvelle fois au palmarès du challenge des trails de Provence, même s’il n’est pas représentatif du niveau régional.

Cela conclut une année sportive faste pour moi, ou j’ai réalisé de très belles courses, notamment à partir de juin. Objectivement. Pas de fausse modestie, ni d’orgueil déplacé, mais il faut savoir apprécier à sa juste valeur ce que la vie vous offre, sportivement comme ailleurs.

14 novembre 2014 (5)

Catégories :Course à pied

Trail du Cousson 45km 2500m D+ – 12 octobre 2014

28 octobre 2014 2 commentaires

Enfin, j’ai bouclé mon premier trail long…

Alors que d’autres, moins expérimentés, sont déjà « finishers » d’ultras…

Chacun son style ! j’ai toujours privilégié le court, d’autant que les nombreux bobos m’ont souvent contraint à des volumes d’entraînement allégés.

Cette année, après de nombreuses satisfactions sur trail court et ayant été plutôt épargné par les pépins physiques, il était temps de s’y mettre.

Et puis, les terres noires et la barre des Dourbes me tentaient depuis pas mal de temps déjà.

Trail Cousson 2014

Une semaine après le Gapencimes, la récupération est loin d’être optimale, et c’est une raison supplémentaire d’aborder humblement cette distance inédite pour moi…

Sur l’aire de départ, je retrouve Fred et son acolyte Jeff, les personnages centraux du magnifique blog de Fred.

Je suis très content de les trouver là, car en plus de l’aspect amical, je sais qu’ils vont me lancer sur de bonnes bases.

 

A 9h, c’est parti pour un grosse virée dans les montagnes Dignoises !

Comme lors de mes jeunes années, je me suis calé dans la masse du peloton, sans m’occuper de ce qui se passe devant.

On discute tranquillement avec Fred et Jeff, rien à voir avec une épreuve de vitesse.

Un embouteillage sur une passerelle : pas de problème, j’ai le temps…

 

Au bout de 2 kilomètres d’échauffement, la pente s’élève et je double des coureurs par grappes. Inutile d’être démesurément lent, mais il ne faut pas s’enflammer non plus.

Un coup d’œil derrière et je vois Fred à quelques mètres : tout va bien.

Un petit passage dans des terres noires et on attaque un long single dans en sous-bois au profil relativement doux.

Un petit groupe se forme, à la queue leu leu.

C’est plaisant de courir en souplesse, sur un rythme d’entraînement, dans un cadre si agréable.

Un passage un peu escarpé dans un vallon offre un peu de diversité à notre progression.

Quelques gouttes de pluie nous rappellent que les prévisions météo ne sont pas très bonnes pour ce dimanche. Pour l’instant ça va, le ciel est couvert, mais la visibilité sur les sommets est bonne.

Premier ravito au 9ème kilomètre en contrebas du hameau des Dourbes: je prends quelques minis sandwiches au jambon, seule présence de salé repérée… On m’annonce 38ème : ouais, pourquoi pas ?

DOURBES 4

Une petite portion de bitume, le temps d’admirer la barre des Dourbes, en contre plongée.

C’est parti pour la première grosse ascension de la journée. Beaucoup de changements de pente, ce qui évite la monotonie.

Je marche sur 90 % de la montée, et je suis impressionné par ceux qui courent, vu les pourcentages… et les efforts à venir.

J’ai déjà mal aux jambes, ce qui m’inquiète un peu car on n’est qu’au quart de la distance…

Lorsque je débouche sur la crête (Pas de Labaud), le vent est fort et quelques gouttes de pluie gênent la vision. Je prends le temps d’enfiler un coupe-vent et de récupérer un bidon plein dans mon sac.

Cette petite pause est plutôt bénéfique pour affronter le passage sur la barre des Dourbes, délicat, entre les dalles humides et donc glissantes, les buisson de buis qui griffent les guiboles, le vent froid et la bruine. J’arrive quand même à apprécier la vue de chaque côté, étant surpris par la finesse de cette barre, que j’imaginais plus en plateau.

Cousson 2014

Au Pas de Tartonne, avant d’amorcer la descente, j’encourage les bénévoles, qui doivent vraiment se les cailler.

Après un passage délicat, la parcours emprunte un monotrace en faux plat descendant, au pied de la barre, avec de nombreux arbres en travers (ça sent le parcours de repli, tout ça…). Cette portion est pourtant très agréable, car on est à l’abri du vent, et la pente est idéale pour se refaire la cerise. J’ai le moral et je plaisante à l’occasion.

Un peu plus loin, ça descend franchement et il faut modérer son allure pour ne pas se fracasser les muscles.

Un retour vallonné vers le hameau des Dourbes, où j’ai un petit coup de moins bien alors que je passe devant le panneau 20km.

Remplissage des gourde au 2ème ravito avant un joli secteur de terres noires puis un single dans une ambiance provençale (Tout ceci n’est pas sans me rappeler mes collines Chateauviardes)

Trail Cousson 2014 2

Je dépasse plusieurs coureurs, preuve que mon rythme est bon, même si les jambes deviennent lourdes… Je cours encore sur les faux-plats, mais je marche dès que ça monte franchement.

Le panneau 25km me laisse dubitatif, et j’essaye d’oublier qu’il reste 20 bornes…

Un superbe passage dans une ravine boueuse, puis je trouve un compagnon de route jusqu’au pied de l’ascension du Cousson : ça fait du bien d’échanger quelques phrases.

C’est parti pour la deuxième grosse ascension ! Je suis maintenant sur des terrains connus.

Je décide d’effectuer cette montée tranquillement sans forcer. Le but c’est de rentrer, il n’y aura pas de résultat au bout ! Sur la montée, je vais encore marcher à 90 %. Sur le faux-plat descendant intermédiaire, je vais courir et puis voilà.

Je ne regarde pas le panneau 30km, qui semble être là juste pour me narguer.

Je rattrape régulièrement des concurrents du parcours 30km, dont beaucoup de concurrentes, dont certaines que je dépasse à regret.

Le dernier raidillon me paraît moins violent que les autres fois : normal, je le prends tranquillou en mangeant un morceau de pain, avec lequel je manque de m’étouffer..

Trail Cousson 2014 3

Ça y’est, me voici sur la crête du Cousson, avec un fort vent mais sans pluie cette fois (toute menace semble écartée de ce côté là)

Il ne reste plus qu’à redescendre dans la vallée. Les jambes sont désormais raides comme des piquets et le début de la descente, excessivement pentue, est un supplice.

Quand la pente s’adoucit, les jambes ont du mal à répondre et je me traîne lamentablement.

Peu à peu, la foulée se fait un peu plus fluide et j’ai l’agréable surprise de retrouver de la vélocité sur le bas, et d’arriver à bien négocier les passages hypers délicats, très raides et glissants.

Je termine finalement pas si mal en 5h52’ d’effort, fier d’avoir enfin parcouru cette distance.

Fred et Jeff arrivent peu après, et nous pourrons profiter ensemble du buffet campagnard.

 

Une première expérience qui me donne l’envie d’en connaître d’autres, et qui sera aussi sans doute très enrichissante pour la gestion de courses plus courtes.

A noter la présence de nombreux bénévoles tout le long de ce superbe parcours.

Catégories :Course à pied

Trail EDF Serre-Ponçon 33km 2000m D+ – 8 juin 2014

11 juin 2014 1 commentaire

Après plusieurs mois de sommeil, bien plus qu’une hibernation, j’ai réveillé mon blog.
Fin 2013, j’avais perdu l’envie et l’inspiration pour des récits… en ayant également fait le constat que le scénario de la plupart des courses se répète, donc l’intérêt d’un nouveau compte-rendu diminue.

Par contre, j’ai eu la surprise d’entendre régulièrement : « j’ai cru que tu avais arrêté de courir, ne voyant plus d’activité sur ton blog », me faisant prendre conscience que j’avais plus de lecteurs que je ne le pensais.

Aujourd’hui, j’ai envie de faire partager les différentes émotions que j’ai pu vivre sur ce magnifique Trail de Serre Ponçon, en ce début juin 2014, avec les premières grosses chaleurs de l’année.

 

Belvédère du barrage de Serre-Ponçon , dimanche 8 juin 2014, 8h, température déjà élevée:
Peu de monde sur l’aire de départ de ce parcours long de 33km (2km de plus qu’annoncé), un plateau assez peu relevé et pas de favori évident.

Image
Du coup, ça part assez tranquillement sur la route qui monte vers le village de Rousset.
La physionomie de la tête de course est très variable sur les 2 premiers kilomètres.
Je suis bien placé pour observer ce qui se passe, évoluant un peu en retrait, vers la dixième place.

A Rousset, une première hiérarchie se dessine, avec un groupe de 4 coureurs aux avant-postes. Je suis en embuscade avec un autre coureur à quelques dizaines de mètres. Derrière, le peloton s’est déjà étiré.

Dans la descente vers Espinasses, l’allure reste modérée car il n’est pas question de se casser les jambes avant la grosse ascension à venir, le Mont Colombis et ses 1000m de dénivelée d’une traite.
Le futur vainqueur de la course, Pierre Perraudin, rejoint notre duo, alors que nous rentrons progressivement sur la tête de course : c’est donc un petit train de 7 unités (dont je ferme la marche) qui traverse un très pittoresque passage entre des « demoiselles décoiffées » pour plonger ensuite sur Espinasses par un single bien agréable.

Derrière, le trou semble fait et le futur vainqueur doit se trouver ici, je veux dire parmi les 6 autres !

Image

Nous restons groupés à 7 jusqu’au pied de l’ascension du Colombis, peu après le premier ravito.
C’est quand même assez jouissif de faire partie de la tête de course à 9 kilomètres du départ et je savoure ces instants magiques, d’autant plus que je n’ai pas l’impression d’être en sur-régime.

La première partie de l’ascension se fait sur un single en lacets avec une pente intermédiaire qui ne m’avantage pas du tout : En effet, même si c’est raide, ça peut se courir, et c’est ce que font les 6 autres. Je constate très vite que je suis en train de me mettre dans le rouge et je me mets à marcher.
Là s’arrête donc mon reportage sur la tête de course…

Gros dilemme néanmoins, que faire ? tenter de rester au contact de ce groupe qui commence à s’effilocher, en espérant qu’un autre traileur décroche également et qu’on puisse faire la montée à 2 ? ou monter d’emblée à ma main mais vraisemblablement seul et pour combien de kilomètres ? car derrière, personne en vue sur les lacets en contrebas…
J’hésite un peu, insiste encore, avant de rendre les armes.
Je pense alors que je suis au moins assuré de retrouver du monde à la croix des près à la jonction avec le 22km, parti 1h plus tard, et cette perspective me rassure.

Cette ascension du Mont Colombis en solidaire est fastidieuse, je suis isolé et sans notion de rythme.
Heureusement, je dispose d’un gris-gris d’une valeur inestimable pour me donner du courage: le bracelet en élastique aux couleurs de ma tenue (vert, blanc, noir) que Lily m’a fabriqué spécialement pour l’occasion: en plus, ce n’est pas considéré comme du dopage…

Image

Sur la deuxième partie, « l’échine de l’âne », c’est encore plus raide et c’est la marche obligatoire, sauf sur les quelques petits et trop rares faux-plats qui offrent un peu de répit et de diversité.

Image
On aperçoit enfin le relais qui coiffe le sommet du Colombis, mais cela marque le début de la portion la plus dure. Je progresse à petits pas, les mains sur les cuisses, dans un effort intense. Par contre, la vue de chaque côté est à couper le souffle (le hic, c’est que c’est déjà fait).

Image
J’entends respirer fortement derrière moi, et j’aperçois un coureur puis la première féminine un peu plus bas.
Il me rejoignent juste avant le sommet et après le ravito, j’enchaine sur la descente avec eux.
Un coup d’œil à la montre: 1 heure et 3 minutes de montée en solo pour 1000m de dénivelée, ça reste très correct.

Je modère mon allure sur la portion en bitume pour récupérer et éviter de me casser les muscles.

Sur la large piste qui suit, je suis en compagnie de la première féminine qui n’est autre que Maud Gobert, championne du monde de trail 2011.
J’ai ainsi l’honneur de faire la descente vers la Croix des Prés en sa compagnie.
Elle engage la conversation et j’en profite pour faire de la pub pour le Trail des Balcons de Châteauvieux.
Malheureusement, un peu plus loin, je suis piteusement obligé de lui avouer que je redoute le point de côté, ce qui met un terme à notre discussion. Je pense que nos états de fraîcheur étaient assez diamétralement opposés à ce moment là.

Gros coup de mou au ravito de la Croix des Prés : dès qu’on retrouve la montée, je suis scotché : impossible de repartir en courant. Je souhaite donc à Maud une bonne course pour la suite…
J’ai alors parcouru un peu plus de la moitié de la distance et il reste une quinzaine de kilomètres à faire: je suis parti pour une bonne galère et inutile de préciser que mon moral en prend un coup.
Heureusement que le gros du dénivelé est déjà passé…

J’avance tant bien que mal sur cette crête du « ruban »:
Sur les parties plates, je cours sans grande vélocité.
Dès que ça monte, je marche.
La chaleur commence à être difficile à supporter, d’autant plus que je cours toujours tête nue (aujourd’hui la casquette n’est pas du luxe)
Quelques coureurs du 22km me rattrapent, je suis à la ramasse mais, étonnamment, toujours 9ème de la course!

Image

Le profil devient descendant, je repasse des concurrents du 22km et je pense alors que je vais pouvoir me refaire la cerise.
Cette « éclaircie » est de courte durée, car dès que la pente s’accentue, les jambes redeviennent lourdes et même la descente est un calvaire!

Enfin, j’atteins le 3ème ravito, situé en dessous du Col Lebraut.
Je m’alimente, bois un peu de coca, me pose quelques instants sur une pierre plate.
Je suis rincé et songe à m’arrêter là.
Des coureurs du 22 et du 33 passent et moi, je n’arrive pas à repartir… pourtant mes petites femmes m’attendent certainement vers l’arrivée.
Il faut tous les encouragements de Pascal (spectateur) et de Momo (engagé sur le 22km) pour que je me décide à quitter ce lieu de réconfort…

La montée qui suit, sur la piste en plein cagnard se fera… à la marche bien sur.

On retrouve ensuite un petit single boisé qui débouche sur ce qui est sans doute le passage le plus spectaculaire de ce trail:
Un étroit sentier qui descend en lacets sur le flanc d’un adret abrupt, tracé dans un pierrier de marnes de tons gris/rouge.
Ce passage permet une superbe vue plongeante sur le lac. Par contre, il vaut mieux être attentif car toute chute peut s’avérer fatale.
J’utilise le peu de lucidité qui me reste pour assurer mes appuis.
Je retrouve un peu de jus au fil de la descente et revient sur Momo, qui me laisse passer.

Lorsque qu’on retrouve le fond de la combe, les faux-plats continuent de saper mes jambes déjà bien mal en point.
Pour couronner le tout, je fais une petite erreur de parcours, un aller retour d’environ 200 mètres dont je me serais bien passé.
Dans l’intervalle, un concurrent du 33km est passé. Je rejoins à nouveau Momo qui est étonné de me voir là…

Dernière difficulté, la remontée vers le belvédère, courte mais terrible à ce stade de la course.
J’essaye de marcher, mais même la marche devient extrêmement pénible. A un moment donné, je me dis que je vais finir en rampant!
Un nouveau coureur du 33km me dépasse et je peste intérieurement contre ma fausse route d’il y a quelques minutes.
Je vais chercher les dernières ressources pour tenter de revenir dans la descente finale, sur ce coureur qui me semble être un vétéran, eu égard à des tempes grisonnantes: tentative qui sera infructueuse et j’échouerai au pied du podium vétéran 1.

J’aperçois mes petites femmes devant l’arche d’arrivée et suis vraiment content de les retrouver.
Sitôt la ligne d’arrivée franchie, je prends à manger au ravito d’arrivée et vais m’assoir directement à l’ombre au pied d’un pin, non sans avoir envoyé balader un copain coureur qui avait eu le malheur de m’interpeler.
Je n’ai normalement pas mauvais caractère mais la fatigue extrême a raison de mes nerfs.

Je suis partagé entre la déception d’une course-galère et la satisfaction d’avoir néanmoins bouclé ce parcours difficile sous une chaleur à laquelle l’organisme n’est pas encore habitué début juin.

Je n’ai pas de regrets à avoir car je me suis correctement alimenté et hydraté, et je ne pense pas être parti trop vite.
En fait, en y réfléchissant un minimum, cela était prévisible: le manque de volume d’entrainement peut se faire oublier sur un trail d’une vingtaine de kilomètres, mais ça ne pardonne pas dès qu’on est sur un format plus long.
D’ailleurs, j’ai explosé à environ 2h30 d’effort, ce qui correspond grosso modo à la durée de mes courses du premier semestre.
Manque de sorties longues, quinze jours sans courir pour cause de tendon d’Achille douloureux, une préparation sommaire, tout ça se paye cash!
Le trail rappelle sans cesse à l’humilité : l’année prochaine, je reviendrai volontiers me frotter à ce parcours long… mais seulement si je suis préparé convenablement. Sinon, le parcours moyen de 22km, qui propose déjà de jolis paysages, me suffira bien!

Au final, il restera des superbes images: du gris de l’échine de l’âne au magnifique bleu du lac de Serre-Ponçon, en passant par les verts pâturages du Mont Colombis.

Image
Bravo à l’organisation qui a redressé la barre de la meilleure des manières, en proposant une édition en tous points parfaite.

Sur ce, le blog peut se rendormir… ou pas

Catégories :Course à pied

Trail des Balcons de Châteauvieux 18km 850 mD+ – 18 août 2013

27 août 2013 2 commentaires

Organisateur et coureur sur la même course c’est pas de la tarte !

Depuis le mardi, on s’affaire en plein temps pour les préparatifs du 5ème TBC.

Le matin de la course, je renforce le dispositif d’inscription car il y a du boulot : 250 participants, c’est un record et le nombre maximal que l’on a fixé sur le règlement sans trop y croire !

Et bien sur, il y a des coureurs qui arrivent pour s’inscrire après 8h30 (pour un départ à 9h), ce qui fait que je ne suis libéré qu’à 8h50.

Quelques allées et venues dans la traverse du village me serviront d’échauffement. Je n’ai aussi pas le temps de saluer mes amis coureurs venus à Châteauvieux, c’est dommage…

 

dition-du-trail-des-balcons-remportee-par-le-haut-alpin-tristan-calamite-devant-laurent-beuzeboc-et-le-belge-jean-francois-charlier-(medaillon)

Au départ, je suis bien placé et je prends un départ assez rapide.

La boucle sous le village, descente puis montée sur bitume, est un début de course difficile à gérer, précisément sur le rythme à adopter.

Au retour sur la place, les encouragements des spectateurs sont toujours bien agréables.

L’allure est soutenue, peut-être un peu trop.

Tant pis, de toute façons, j’envisageais plutôt une course d’attaque…

Marc m’annonce 20ème au pied du Serre des Coarps, mais dans l’effort, je n’ai pas vraiment compris si c’est 20 ou 30.

Puis, jusqu’à Ville-Vieille, la descente est roulante et très rapide, pas de temps mort : ça envoie !

Ça n’a rien à voir avec les sorties d’entraînement sur le même site…

P1190348

La passerelle marque le début de la côte de Lettret.

Je commence à marcher dès les premiers lacets, il faut se reprendre de ces 3 premiers kilomètres assez violents.

Deux coureurs me passent en trottinant : chacun sa méthode.

Gilbert Manent me dépasse alors que je le croyais devant… Qu’est ce qu’il fait là ? Normalement il devrait déjà être devant moi !

Lorsque le sentier s’élargit et que la pente s’adoucit, je retrouve un bon rythme et repasse un concurrent.

Je reconnais Eric Benayoun juste devant moi : Qu’est ce qu’il fait là ? Normalement il est largement devant moi !

Je zappe le premier ravito, car mon bidon est encore bien rempli.

R1-R2 (103)

Sur le sentier des Yaks, je maintiens un bon tempo mais je sens que je suis à la limite.

A la « Pisserotte », Serge Sanchez me dépasse : Qu’est ce qu’il faisait là derrière moi après 5 kilomètres de course?

Sur la piste des Marinons, j’ai encore quelques coureurs en point de mire, ça va déjà nettement moins vite et j’essaye moi aussi de récupérer car j’ai l’impression de commencer à fatiguer.

Je zappe le deuxième ravito, car mon bidon est encore bien rempli.

J’ai dépassé un petit jeune qui file sur le 8km alors que je mets le clignotant à droite pour le 18km.

101_2816

Je marche dans le mur au départ du bois de Cristayes (normal) mais je relance difficilement derrière (moins normal).

Comme l’an passé, je suis seul dans cette partie boisée.

Je passe le sommet en 36’00 soit pile poil le temps référence de l’an dernier.

1ère constatation : je n’ai pas réalisé un premier tiers de course trop rapide, c’est plutôt rassurant.

2ème constatation : j’ai l’impression d’avoir puisé dans mes ressources, plus que l’an dernier, et ça c’est beaucoup moins rassurant…

Allez hop, c’est parti pour environ 3 kilomètres de descente !

R2-R3 (110)

Dans la partie technique de la descente, je dépasse Serge Sanchez.

Il me repasse à mi-parcours et je double un autre concurrent peu après.

Mon frère m’encourage depuis son poste perdu au fond de Cristayes.

J’ai Paul Para-Meyerie en point de mire au moment d’attaquer la remontée.

Au point de contrôle 2, ma maman me signale 14ème et je reçois les encouragements de ma grande Lily.

Un coup d’œil derrière et je vois Sébastien Juvin  Qu’est ce qu’il fait là ? Normalement il est largement devant moi !

Comme prévu, je marche la côte de Cristayes jusqu’au repère habituel et je peux relancer correctement.

Dans le retour vers Bel-air, les sensations sont correctes sans plus mais Sébastien ne m’a pas rejoint donc c’est que j’assure quand même.

Au ravito 3, je remplis mon bidon et repars sans traîner .

J’aperçois Paul à 200m devant moi, ce sera un bon référentiel pour la fin de la course, pour laquelle j’envisage une gestion pépère.

Sur la piste de la table d’orientation, je suis bien et je pense assurer un joli rythme qui conforte ma 14ème place.

A l’épingle du bout, je tourne la tête et aperçois 4 poursuivants à moins de 200m.

Me serais-je quelque peu assoupi ?

Pas le choix, il faut que je profite de la descente pour reprendre le large.

Ce qui fait que je snobe Sandra et Laurence une nouvelle fois au ravito 4 !

En bas de la descente, je suis revenu à quelques encablures de Paul et on s’encourage lorsqu’on se fait face, chacun d’un côté du ravin

Je pensais avoir fait le trou mais mes 4 poursuivants sont bels et bien là !

IMGP2015

Je suis obligé de temporiser à Ville-Vieille pour récupérer.

3 coureurs me dépassent en quelques hectomètres dont Sébastien Juvin : adieu la 14ème place !

Je suis un peu abattu de ne pouvoir accrocher mais je suis cramé.

Dernier combat : résister au retour du 4ème poursuivant, Philippe Defosse, vétéran 1 comme moi.

L’ascension du serre des Coarps est terrible, mais je sais qu’après c’est quasiment terminé.

IMG_1714

Au sommet, Jéjé me propose de l’eau, mais je suis encore en pleine bagarre et je repars aussitôt.

IMG_1729

IMG_1731

La descente dans la ravine m’apparaît moins fun que l’an dernier, car plus assez de jambes pour la faire à donf.  Ma connaissance parfaite du terrain me permet quand même de profiter de cette partie technique pour conforter ma 17ème place.

Je termine en 1h39’01’’ sont 46 secondes de mieux qu’en 2012, mais un effort beaucoup plus intense également.

P1190900

Je paye sans doute un manque de fraîcheur (Trail Ubaye Salomon le dimanche précédent, préparatifs de la course dans la semaine) et peut-être un départ trop rapide après un échauffement très réduit.

Cette année je ne monterai pas sur le podium mais le niveau est vraiment relevé et j’aurai eu la surprise et la satisfaction de batailler avec des Sanchez, Juvin, Benayoun, sans doute pas au top, mais quand même, ce sont de fréquents vainqueurs de course …

Avec Paul 14ème et Rémi 28ème qui encadrent leur aîné, les Châteauviards réalisent un joli tir groupé.

Merci à tous mes collègues de l’organisation, pour le succès de la course d’une part, et pour mon plaisir perso d’avoir pu participer d’autre part.

Catégories :Course à pied

Trail Ubaye Salomon 23km 1070m D+ – 11 août 2013

C’est encore une manche du challenge des trails de Provence (je cherche un sixième résultat pour effacer la contre performance du Trail de la Sainte-Baume).

C’est aussi une course inédite pour moi, qui me tente depuis longtemps, avec un parcours qui devrait bien me convenir : une approche roulante sur 6 km, une montée franche et une descente rapide.

Au retrait des dossards, je tombe sur mon ami Fredéric Leblanc qui sera aussi de la partie, et naturellement, nous partons nous échauffer ensemble et reconnaître le début du parcours sur la digue : c’est du routier pendant 2 ou 3 kilomètres, pas trop fait pour nous…

Au départ, je ne suis pas très bien placé, car la rue centrale de Barcelonnette manque d’espace et beaucoup de coureurs ont rejoint la ligne de départ par l’avant, décalant les premiers en place vers l’arrière.

C’est toutefois un départ fictif qui nous attend, le temps de traverser le centre-ville.

J’essaye de revenir vers l’avant mais ce n’est pas si facile car on est plus de 500 et l’allure des lièvres est rapide.

Quand la meute est lâchée, cela ne fait pas de réelle différence…

Nous entamons le long plat sur la digue longeant l’Ubaye et je prends un rythme soutenu qui me permet d’effectuer un rapproché progressif vers l’avant.

Gare à ne pas s’enflammer !

J’aperçois devant moi Laetitia Dardanelli, une copine Gapençaise 2ème du challenge féminin, mais je ne la rejoins qu’après le golf.

Un petit mot d’encouragement et c’est le faux plat vers Uvernet-Fours le long d’un torrent.

Je dépasse la 2ème féminine qui me redoublera à l’entrée du village, en me faisant forte impression, puisqu’elle disparaît très rapidement de mon champ de vision.

En fait, l’entame de l’ascension, avec de gros pourcentages, me donne un petit coup de moins bien, que je trouve logique après ce début de course rapide.

Je perds quelques places, mais j’arrive à accrocher un bon wagon, et petit à petit, je retrouve de bonnes sensations.

Je suis satisfait d’arriver à suivre Cyril Gimenez, un très bon coureur Dignois, dans cette ascension.

Il faut dire qu’elle me convient bien, avec une alternance de côtes sévères et de relances sur un single sinueux et vallonné.

Je gère les montées et relance fortement dès que c’est plat ou en descente.

Les kilomètres défilent et je gagne quelques places avec cette méthode.

Nous sommes en sous-bois et la température est très supportable malgré l’effort intense.

La fatigue musculaire commence à se faire sentir au col de Baume-longe.

Heureusement que la suite de la montée est moins raide et sollicite moins les cuisses.

1002361_541830442532441_1162063483_n

Entre Baume-longe et le col de la Cloche, la vue est plus dégagée avec un large panorama vers les gorges du Bachelard, et le parcours est somptueux avec un passage au pied de rochers.

Le profil et le décor sont très variés, puisque nous retrouvons peu après un sous-bois avec une trace étroite au milieu de framboisiers, me semble-t-il.

J’ai un coureur en bleu à mes basques ; on échange quelques mots et il décline ma proposition de passer devant, car il voit bien que je le lâche dans les parties roulantes. En fait, il fait le yoyo depuis un bon moment !

On a rejoint le tracé du 42km, et les trailers du parcours long nous laissent gentiment passer sur une portion faiblement vallonnée.

Ils sont en pleine gestion de leur effort, alors que nous avons fait le plus dur et pouvons nous permettre de lâcher les watts.

Le ravito du Pied du Lan (2070m) marque le début de la longue descente finale de 8km.

C’est là qu’on va voir l’état des guibolles !

Elles ont quelque peu du mal à réagir et malgré moi, je laisse filer Gimenez.

Petit à petit, je prends mes marques dans cette descente et je dépasse 3 hommes et la 2ème féminine, visiblement pas à l’aise lorsque la pente s’accroît.

Vers les Alaris, une piste en faux-plat sur environ un kilomètre me laisse sans jambes (normal après le gros travail musculaire de la descente). Je marche pendant quelques hectomètres, le temps de croquer une pâte de fruits.

Un coureur dépassé juste avant me redouble, mais je prends à nouveau la poudre d’escampette dès que nous retrouvons la descente.

Même si les jambes commencent à être lourdes, je ne vois personne revenir.

À environ 1 kilomètre de l’arrivée, j’ai à nouveau Cyril Gimenez en visuel, mais c’est trop tard et je vais terminer sur ses talons, 28ème en 2h19’.

C’est un excellent résultat vu le niveau de la course et l’objectif est rempli avec de gros points pour le CTP.

Le repas d’arrivée est copieux et bien organisé, et c’est un moment agréable en compagnie de Frédéric et Aude Leblanc.

Catégories :Course à pied